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La Deutsche Bank pourrait-elle provoquer une nouvelle crise économique mondiale ?

Si on nous a récemment mis en garde contre le risque d’une crise financière d’ampleur mondiale en raison de la dette des états industrialisés, la menace pourrait également venir du côté des banques centrales. En effet, l’un des principaux organismes de crédit européen, à savoir la Deutsche Bank, pourrait provoquer un véritable tsunami financier et une crise encore plus forte que celle de 2008.

En tout cas, c’est ce que considère le FMI (ou Fond Monétaire International) qui a reconnu que la banque allemande était le plus gros risque pesant sur le système économique mondial. Alors pourrait-on connaître un bouleversement encore plus important que celui provoqué par Lehman Brother ? Quel risque une éventuelle faillite de la Deutsche Bank présenterait pour notre économie mondiale. Et surtout comment éviter cette catastrophe ? C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre dans l’article d’aujourd’hui.

Le gouffre financier de la Deutsche Bank

La menace que fait peser la Deutsche Bank sur le système financier international n’est pas une nouveauté. En effet, cela fait de nombreuses années qu’un trou de plus de 12 milliards d’euros a été découvert dans le solde financier de la banque allemande.

 Comment éviter la prochaine crise financière ?

A l’époque, c’était son président, Josef Ackerman, qui avait tenté de cacher cette réalité, tout simplement en faussant les comptes officiels. Il les avait ensuite présenter à ses actionnaires, en affirmant que la Deutsche Bank avait les fonds nécessaires pour parer d’éventuelles difficultés. Avant de lancer une campagne de communication agressive pour redorer l’image de son établissement financier, et le présenter comme sûr et stable. Une stratégie qui avait d’ailleurs fonctionné puisque la banque avait été très largement soutenu par son gouvernement.

Mais ce déficit financier (un véritable gouffre en réalité) n’a fait par la suite que se creuse. Et la direction suivante a bien été obligée d’intervenir pour essayer de redresser la barre. C’est dans ce but que la Deutsche Bank a modifié son taux de référence Libor, en s’appuyant notamment sur d’autres banques européenne comme Barclays, la Royal Bank of Scotland, ou encore la Société Générale en France. Une machination qui a finalement été mise à jour et qui a entrainé une sanction financière de 2,5 milliards de dollars. Ainsi qu’une baisse de la notation de la banque allemande, qui est passé à BBB+.

Fraudes et abus en tout genre chez la Deutsche Bank

Mais l’histoire ne s’arrête pas là et les malversations de la Deutsche Bank n’ont fait que s’aggraver par la suite. En effet, d’autres cas de fraude et abus ont été révélé. Notamment ce qui concerne les hypothèques vendues par la banque avant 2008. Mais aussi des affaires de blanchiment d’argent sale, qui ont suivis de plaintes et d’importantes pertes pour la banque.

Tant et si bien qu’elle a frôlé la faillite. Une éventualité qui a été évoquée par les analystes en 2013, lorsque la Deutsche Bank a reconnu qu’elle avait besoin de capitaux supplémentaires. Une première solution a été à l’époque de vendre des actions (à hauteur de 4,5 milliards d’euros). Cette somme est ensuite passée à 8 milliards, avec une réduction de 30 % de leur valeur réelle sur le marché. Comme vous pouvez l’imaginer, les acheteurs n’ayant pas bénéficié de cette remise ont crié au scandale.

Les problèmes de la Deutsche Bank se poursuivent en 2015, lorsque les stress test de la banque ont mis en lumière qu’elle manquait encore de fonds. En 2016, elle a même rapporté avoir subi des pertes nettes avoisinant les 7 milliards d’euros.

La dangerosité des titres dérivés

C’est approximativement à ce moment que le FMI a commencé à dénoncer les risques que faisait peser la Deutsche Bank sur l’économie mondiale, et ce de manière systémique. C’est d’ailleurs à partir de cette époque que les prévisions de faillite de la plus grosse banque européenne ont commencé à éclore.

Et selon le FMI, le problème viendrait principalement de l’énorme portefeuille de titres dérivés de la Deutsche Bank. Ce dernier est en effet estimé à près de 46 000 milliards d’euros, soit 14 fois le PIB de l’Allemagne. Selon Warren Buffett, ces titres dérivés seraient une arme de destruction massive extrêmement toxique pour l’économie mondiale. Tout simplement parce qu’ils sont mutants par nature, et donc imprévisibles.

Quels sont les risques financiers provoqués par la Deutsche Bank ?

Le fait est que la Deutsche Bank gère aujourd’hui près de 550 milliards d’euros d’épargne. Ce qui laisse craindre aux analystes financiers que l’annonce de nouveaux problèmes financiers pourrait créer un mouvement de panique. Si les épargnants décident d retirer leur argent de leur compte, cela entrainerait en effet une crise des liquidité au sein de la banque allemande.

Mais les répercussions dépasseraient ce cadre restreint pour atteindre tout le Vieux Continent. On craint donc qu’un effondrement général ne parte de la Deutsche Bank, comme cela avait été le cas avec Lehman Brothers en 2008.

Comment éviter le pire ?

A ce stade, vous vous demandez certainement s’il est encore possible d’éviter le pire. L’un des scénario qui a été proposé pour endiguer la catastrophe est de fusionner la Deutsche Bank avec la CommerzBank qui connait elle aussi des difficultés. Mais pour les régulateurs allemands, cette fusion ne feraient qu’augmenter les risques et entrainerait des frais supplémentaires. Au final, on ne créerait pas un champion européen, mais un zombie encore plus néfaste à l’échelle mondiale.

Aujourd’hui, la Deutsche Bank continue de s’effondrer. Ses revenus sont en chute libre et ses dépenses ne font qu’augmenter. Idem pour sa popularité qui est en berne, d’où des difficultés à attirer de l’argent. Et ainsi de suite.

L’année dernière, la banque a connu un nouveau coup dur avec la crise des Panama Papers. Un scandale auquel il faut ajouté une perte de 750 millions de dollar lors de la vente de ces actions en 2018. Même si certains estiment que la banque est trop importante pour faire faillite, on ne peut nier qu’elle ne fonctionne pas convenablement. Faisant peser sur l’Europe une forte menace de récession.

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